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Après la démission de Jean-Marc AYRAULT et la nomination de Manuel VALLS au poste de Premier ministre, la composition du nouveau gouvernement a été annoncée mercredi dernier, 2 avril. 

C'est un gouvernement très "resserré": 16 ministres contre 34 dans l'équipe précédente.

COMMENTAIRE

Les anciens, les nouveaux, les sortants

- Tout d'abord, il faut bien avouer une certaine surprise: sur les 16 ministres de l'équipe actuelle, 14 faisaient déjà partie du gouvernement AYRAULT.

On pensait qu'avec l'arrivée de Manuel VALLS à Matignon, le personnel serait davantage renouvelé.

2 nouveaux ministres seulement:  Ségolène ROYAL, nommée ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, et François REBSAMEN, qui occupe le poste de ministre du Travail, de l'Emploi et du Dialogue social (il remplace Michel SAPIN, désormais ministre des Finances et des Comptes publics).

- On s'attendait au départ de Christiane TAUBIRA, étant donné que, jusqu'à présent, elle n'est que très moyennement appréciée en tant que Garde des Sceaux, et en raison, également, de l'impair qu'elle a commis tout récemment - en affirmant qu'elle n'avait été au courant que très tardivement des écoutes téléphoniques dont a fait l'objet Nicolas SARKOZY....

Mme TAUBIRA conserve donc le ministère de la Justice.

Mon interprétation est que, en demandant son départ, le Président de la République, François HOLLANDE, aurait semblé céder aux quelques éléments racistes du pays qui ont odieusement insulté Christiane TAUBIRA en la comparant à une guenon).

François HOLLANDE et son nouveau Premier ministre, Manuel VALLS, gardent donc une position très ferme vis-à-vis des partisans d'une quelconque "discrimination raciale".

- Le cas de Ségolène ROYAL est très différent.

Il est plus proche de la presse "people".

François HOLLANDE ne pouvait la faire entrer dans le gouvernement qu'une fois "libéré" de sa deuxième compagne, Valérie TRIERWEILLER - étant donné les rapports conflictuels qui ont pu opposer les deux femmes, sur le plan privé.

- Quant aux écologistes (membres du parti EELV - Europe Ecologie/Les Verts), ils ont choisi de quitter le gouvernement pour marquer leur différence par rapport à la personnalité et aux options de Manuel VALLS (qui sont aussi celles du Président de la République).

Il s'agit de Pascal CANFIN (qui était  ministre délégué au Développement) mais aussi et surtout de la "star" des écolos: Cécile DUFLOT (qui, dans gouvernement AYRAULT, était chargée de l'Egalité des Territoires et du Logement).

Je vais être très franc: nous ne regretterons pas Mme DUFLOT et ses collègues.

J'estime qu'au stade actuel, les Verts se présentent comme des boyscouts assez inconscients et irresponsables.

Sur le plan énergétique - puisque c'est l'un de leurs dossiers majeurs -, ils combattent très stupidement l'énergie nucléaire, qui, en France, a largement fait ses preuves depuis 50 ou 60  ans.

Les énergies éolienne et photovoltaïque ne peuvent être que complémentaires. Tous les experts le disent.

De plus, les Verts n'ont pas compris, semble-t-il, qu'il va y avoir à l'avenir d'autres sources d'énergie beaucoup plus puissantes: celles venant des océans.

- Un mot, enfin, du nouveau ministre de l'Intérieur: Bernard CAZENEUVE (qui était ministre du Budget dans le gouvernement AYRAULT).

Ce choix est très surprenant: M. CAZENEUVE a une image de technocrate intègre et sérieux, qui convenait parfaitement au ministère de l'Economie et des Finances.

En revanche, on a du mal à l'imaginer dans le rôle de "Premier Flic de France".

Cela n'a d'ailleurs pas échappé à celui qui fut un  éminent ministre de l'Intérieur: je veux parler de Nicolas SARKOZY, bien sûr. Ce dernier a immédiatement déclaré, sur RTL:  "Cazeneuve n'est pas réputé pour son autorité".

CONCLUSION

Le seul élément vraiment nouveau, voire révolutionnaire, de ce deuxième gouvernerment du quinquennat HOLLANDE est tout simplement le Premier ministre, Manuel VALLS!

Ce devrait être l'homme fort de cette équipe.

Celui qui pourrait même avoir une certaine influence sur le Président de la République.

En ce printemps 2014, deux ans après l'élection présidentielle, on a l'étrange impression d'assister aux vrais débuts du Président HOLLANDE.

Comme si les deux premières années n'avaient été qu'une sorte de "répétition" assez cafouilleuse! (1)

Georges COHEN

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PHOTO = Autour de Manuel VALLS, les 16 ministres du nouveau gouvernement.

 (1) Pour être tout à fait honnête, il faut, parmi les éléments positifs de ces deux premières années, saluer la décision d'intervenir militairement au Mali et en République centrafricaine (pour s'opposer aux islamistes), et le tout récent virage "social-libéral" que constitue le "Pacte de responsabilité" avec les entreprises - mais dont on ignore encore les effets.