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Dans une interview au quotidien suisse Le Matin, l'acteur Alain DELON a déclaré:

"Depuis des années, LE PEN père et fille se battent, mais ils se battent un peu seuls. Là, pour la première fois, ils ne sont plus seuls. Ils ont les Français avec eux. C'est important..."

"La poussée du MCG (le Mouvement des citoyens genevois", en Suisse) comme celle du Front national, c'est tout à fait édifiant. Parce que les gens en ont marre qu'on leur parle comme on le fait. Ils veulent de l'action, ils veulent autre chose. Ils ont connu une France différente sous de GAULLE ou même MITTERRAND... Voilà pourquoi le Front national, comme le MCG, à Genève, prend une place très importante, et ça, je l'approuve, je le pousse et le comprends fort bien".

Le fils d'Alain DELON - le comédien Anthony DELON - a jugé les propos de son père "consternants".

COMMENTAIRE

1) La liberté d'expression

Il n'y a pas de quoi polémiquer!

En tant qu''individu, Alain DELON dit ce qu'il veut.
C'est son droit le plus absolu.
On a aussi le droit d'estimer qu'il dit des conneries!

A vous de juger!

Mais il va falloir tout de même que l'on cesse, dans notre pays - la France -, de jeter l'anathème sur des personnes qui expriment simplement leur opinion.

C'est ce que j'ai appelé la tendance "stalinienne" d'une partie de nos compatriotes (dans un précédent article, sur l'ouverture des magasins le soir et le dimanche). 

Naturellement, Alain DELON n'est pas tout à fait un citoyen comme les autres.

Ce que les stars du cinéma, du showbiz ou du sport déclarent peut avoir effectivement un certain poids.

2) Le personnage DELON

Regardons-y d'un peu plus près.

Il y a une certaine adéquation entre le DELON de la vie réelle et les personnages qu'il incarne à l'écran.

Si Alain DELON a parfois incarné des personnages tolérants et ouverts aux autres (par exemple dans "Monsieur Klein" de Joseph LOSEY), l'essentiel de son image cinématographique est celle d'un "loup solitaire" - seul dans la foule, seul dans la ville.

On pense, bien sûr, au Samouraï (de Jean-Pierre MELVILLE) - mais analysez bien la filmographie de DELON: il y a beaucoup d'autres figures du même type (bien que les films en question n'aient pas de rapport direct avec la politique).

Je ne crois pas qu'Alain DELON se soit jamais présenté comme un "homme de gauche". 

En 1987, déjà, il avait manifesté une certaine sympathie pour Jean-Marie LE PEN.

Georges COHEN