Brazil

Bonne nouvelle au Proche-Orient: l'accord entre M. Mahmoud ABBAS, Chef de l'Autorité palestinienne et du parti modéré FATAH, et M. HANIYEH, dirigeant du HAMAS, qui gouverne la bande de GAZA, et est beaucoup plus radical vis-à-vis d'ISRAËL.

Le site "France24.com" annonce cet accord de manière catégorique - mais il faut noter, en revanche, que Lemonde.fr parle encore au conditionnel...

Si la réconciliation entre les modérés et les extrémistes palestiniens est effective, ce sera, bien sûr, un énorme "plus" pour la création d'un Etat palestinien, et l'existence d'un interlocuteur unique pour les dirigeants israéliens.

Le gouvernement transitoire que formeraient le HAMAS et le FATAH serait chargé en tout premier lieu  d'organiser des élections.

J'ai appris cette nouvelle au moment même où je m'apprêtais à vous proposer une nouvelle réflexion sur les pays arabo-musulmans et les révoltes qui les ébranlent à l'heure actuelle...

Nous avons tous vu les images de ces mouvements révolutionnaires - que ce soit en Tunisie, en Egypte, en Libye, en Syrie ou au Yémen. Dans tous les cas de figure, on ne peut être que frappé par la forte présence des jeunes dans les foules de manifestants et de combattants...

A vrai dire, nous le savions déjà: ce que l'on appelle la "rue arabe", c'est, généralement, une immense vague de jeunesse, une déferlante de jeunes gens de moins de 30 ans. Il n'y a rien là d'étonnant, car la population de la plupart des pays arabo-musulmans est composée à 60% de jeunes de moins de 30 ans, voire de moins de 25 ans. Outre les pays déjà cités, c'est aussi le cas de l'Algérie et de l'Iran...

Mais la jeunesse, en l'ocurrence, n'est pas seulement un atout révolutionnaire, un facteur de changement. C'est aussi un poids énorme pour tous ces pays - et, très souvent, un sujet tabou, parce qu'il y a une sorte de règle implicite par laquelle on ne remet pas en cause la natalité importante de ces pays. L'enfant y est roi, en quelque sorte, c'est une richesse familiale dont chacun est fier....

Et pourtant... Comment intégrer à des sociétés émergentes, souvent prises dans des difficultés économiques importantes, toute cette jeunesse, qui ne demande, bien sûr, qu'à agir et à travailler.

Prenons le cas d'une famille de 6 ou 8 enfants. Probablement, un ou deux enfants seront brillants et s'en sortiront... Mais les 6 autres? Vont-ils trouver un emploi, même modeste, ou rester longtemps inactifs, à un âge où c'est insupportable...

Je pense que, pour tous ces pays, l'un des éléments de la "modernité" serait de stabiliser la démographie. Mais on en est encore loin, ne serait-ce que parce que les femmes sont plutôt des femmes au foyer et des mères. Pour beaucoup, elles perpétuent ces rôles séculaires - comme cela a été le cas dans nos campagnes, avant l'industrialisation massive et l'entrée des femmes sur le marché de l'emploi...

Donc, progrès politiques au Proche-Orient - entre le FATAH et le HAMAS. Mais à quand une jeunesse un peu moins nombreuse et des femmes qui contribueraient à un monde plus égalitaire... et moins guerrier?

Georges COHEN

__________________

PHOTO = Jeunes manifestants à l'époque de l'"Intifada", en Palestine.