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La loi devant autoriser le "mariage pour tous" sera débattue à l'Assemblée nationale à partir du 29 janvier.

Aujourd'hui, dimanche 27 janvier - 15 jours après la grande manifestation hostile à ce projet -, des Français étaient de nouveau dans les rues, pour, cette fois, soutenir le "mariage pour tous" (ou, sans langue de bois, le "mariage gay").

COMMENTAIRE

1) Après avoir dit, dans un précédent article, que l'idée du "mariage homosexuel" arrivait à un très mauvais moment de l'évolution de notre société (avec un retour en arrière vers une mentalité et des pratiques très machistes, dues en partie à la société multiculturelle et métissée), je voudrais aller plus loin, mais dans l'autre sens...

Je m'explique: aujourd'hui, les sociétés occidentales sont doubles.

D'une part, comme je viens de le souligner, la jeunesse revient à un schéma très traditionnel, avec un homme dominant et une femme soumise, voire victime de violences.

Et, d'autre part, le "fait homosexuel" est depuis longtemps entré dans les moeurs - au moins, dans les grandes villes, sinon dans les campagnes les plus reculées.

- Voilà bien longtemps, en effet - depuis la fin des années 1970 - que les médias et notamment les grands hebdomadaires de la presse écrite nous présentent un homme plus féminin comme un "progrès".

S'il y a aujourd'hui une sorte de réaction en sens inverse - c'est-à-dire des gens qui frisent l'homophobie à l'occasion du projet de "mariage gay" -, c'est bien pour cette raison.

- Au lieu d'expliquer calmement et sérieusement que les hommes et les femmes étaient en train d'évoluer (surtout depuis l'entrée des femmes dans la vie active et le fait qu'elles pratiquent aujourd'hui les mêmes métiers que les hommes), la presse écrite et les médias en général ont adopté un comportement quasi hystérique, saluant l'avènement d'un "homme nouveau", plus conscient de sa féminité, etc., etc.

Cette idée a fait très largement son chemin, même chez ceux qui n'étaient pas fondamentalement convaincus.

Si bien qu'aujourd'hui, il existe énormément de couples homosexuels. Cela ne choque pratiquement plus personne.

Et c'est bien pour cette raison, aussi, qu'on assiste actuellement à une levée de boucliers (souvent animée par le retour en force du sentiment religieux) contre ce fameux projet de mariage. Un certain nombre de personnes s'insurgent contre l'idée que le changement de rôle de l'homme et de la femme soit forcément un "progrès".

Mais - je reviens à mon point de départ: n'est-ce pas un peu tard?

2)  C'est également ce qui s'est passé avec  la question de l'immigration, de la montée en puissance du multiculturalisme et du communautarisme.

Avant de déplorer la situation des banlieues - avec une masse de jeunes inactifs, déconnectés de la société française traditionnelle, etc. -, les hommes et les femmes politiques auraient dû prévoir, encore une fois dans cette fin des années 1970 où tant de choses ont changé, que les familles modestes, installées à la périphérie des villes (et notamment celles issues de l'immigration, vu la politique de regroupement familial) feraient beaucoup d'enfants.

A la fois pour des raisons économiques et par tradition (parce que, dans la mentalité des pays du Sud, les familles nombreuses et les grandes fratries sont considérées comme une richesse).

Les jeunes des banlieues actuelles sont nés à partir du début des années 1980. Sur notre sol. Donc, Français.

De la même manière, les homosexuels qui veulent se marier, aujourd'hui, sont les petits frères et soeurs des homosexuels qui ont eu - légitimement - une certaine reconnaissance sociale il y a 30 ans.

CONCLUSION

Les sociétés occidentales se posent toujours les problèmes trop tard.

Sans avoir réfléchi, au préalable, au type de communauté nationale qu'elles voulaient bâtir.

Georges COHEN