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L'un de nos plus grands comédiens vient de s'éteindre, le 16 novembre 2017, à l'âge de 92 ans.

Robert HIRSCH.

Il n'était probablement pas très connu des jeunes générations, plus habituées aux salles de cinéma qu'au théâtre.

Robert Hirsch a fait les grandes heures de la Comédie-Française entre 1948 et 1974.

Plus à l'aise dans le comique que dans la tragédie, il a pourtant joué Néron dans le Britannicus de Jean Racine, ou encore Richard III, l'un des personnages les plus torturés de Shakespeare.

Il a également incarné le Tartuffe de Molière, et c'est certainement l'un des personnages qui lui correspondaient le mieux - avec son ambiguïté, son double jeu.

Robert Hirsch savait tout particulièrement jouer de son homosexualité, entre séduction classique et explosion baroque.

Comme toute une lignée de sociétaires de la Comédie-Française - Pierre Dux, Jacques Charon, Jean Piat, Georges Descrières, Robert Manuel, Lise Delamare, Jean Debucourt, Aimé Clariond, Louis Seigner, Catherine Samie, Denise Gence... -, Robert Hirsch a porté très haut les couleurs de l'art dramatique français.

Diction impeccable, précision de l'expression et du jeu...

Toutes choses que l'on a tendance à oublier aujourd'hui (à quelques exceptions près - Francis Huster, Jacques Weber, Fabrice Lucchini), et que pouvait incarner aussi un autre très grand acteur: Louis Jouvet (lié à une annexe de la Comédie-Française - le Théâtre du Vieux-Colombier).

Pris par ses obligations théâtrales, Robert Hirsch n'a pas beaucoup joué au cinéma.

Voyez le dans Maigret et l'affaire Saint-Fiacre  (1959): c'est l'un de ses meilleurs rôles pour le grand écran, aux côtés de Jean Gabin.

Parmi ses autres films, retenons En effeuillant la marguerite (avec Brigitte Bardot - 1956), Les Cracks (avec Bourvil - 1968) ou encore La crime de Philippe Labro (avec Jean-Louis Trintignant et Claude Brasseur - 1983).

En 1992, Robert Hirsch a remporté un Molière d'honneur pour l'ensemble de sa carrière, et, tout récemment, en 2014, le Molière du meilleur comédien de théâtre privé pour la pièce Le père de Florian Zeller.

Georges COHEN