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En Espagne, l'opposition se poursuit entre le pouvoir central de Madrid et les autorités catalanes.

Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a exigé du pouvoir catalan qu'il dise clairement - avant le 19 octobre - s'il a oui ou non proclamé l'indépendance de la Catalogne il y a quelques jours.

Si la réponse est "oui" et que le pouvoir catalan persiste dans cette volonté d'indépendance, la Constitution espagnole autorise le pouvoir central à reprendre le contrôle de la région autonome qu'est actuellement la Catalogne.

COMMENTAIRE

- Le titre du présent article commence par "Je suis Charlie", car  la question de la Catalogne m'a rappelé le vaste mouvement international dont nous avions tous été témoins, le 11 janvier 2015, après les assassinats, par des islamistes, de dessinateurs et journalistes de "Charlie Hebdo".

-Solidarité internationale d'un côté, repli national de l'autre...

Oui, la Catalogne me rappelle les aspects négatifs des nationalismes, quels qu'ils soient - en France, cela pourrait être  un nationalisme breton ou basque...
Sauf que, dans notre pays, les mouvements indépendantistes ont reculé, voire totalement disparu.
Alors que nous réussissons tout juste notre insertion dans la mondialisation, qu'adviendrait-il si des régions se soulevaient pour obtenir leur indépendance?

Nous aurions très certainement une France affaiblie.

Tout le monde, je crois, l'a bien compris.

Même les souverainistes du Front national ou de la France insoumise sont très hésitants dans leur prétendu mouvement vers une sortie de l'Europe....

- Vous me direz qu'il y a une énorme contradiction entre, d'une part, la défense d'une France forte, l'attachement à la tradition et à la culture jacobines françaises - donc, à une forme de nationalisme - et, d'autre part, le rejet de toute volonté indépendantiste.

En tant que région autonome, la Catalogne revendique son identité, sa langue, sa culture, ses traditions - et ce, depuis fort longtemps. Le premier parti indépendantiste catalan ("Estat Català) a été fondé en 1922.

- Ainsi, on peut lire  sur lemonde.fr que le fait catalan est avant tout "une révolution sentimentale".

A la question "Que gagnerait la Catalogne si elle devenait indépendante?", beaucoup de manifestants catalans qui défilent dans les rues de Barcelone ne savent pas quoi répondre.

En revanche, les indépendantistes les plus convaincus affirment que la Catalogne et sa langue gagneraient "une reconnaissance internationale".

Il y a effectivement une dimension sentimentale.

Depuis la fin des années 1950,  dans le grand mouvement de décolonisation planétaire, bon nombre de pays se sont battus avec ferveur pour leur indépendance, mais n'ont pas vraiment réussi, par la suite, à transformer cette liberté en une vraie force institutionnelle et étatique.

Je pense à mon pays natal, l'Algérie - qui en est un exemple frappant.

CONCLUSION

- Je complète mon titre: "Je suis Charlie, je suis espagnol, je suis catalan, je suis juif d'Afrique du Nord..."

Mais avant tout, je suis Français et fier de l'être.

Donc, comment priver tel ou tel peuple de cette fierté "nationale"?

Equation assez difficile à résoudre.

Cependant, encore une fois, je crois que la France a réussi dans ce domaine - grâce à sa forte tradition centralisatrice: chez nous, c'est l'Etat central qui donne le "la", en particulier en matière de sécurité, et c'est fort bien ainsi.

- En même temps, ce sont les nationalismes qui ont abouti aux deux grandes guerres mondiales, au vingtième siècle.

- Ce sont les nationalismes arabes, d'une part, et, de l'autre, le désir des Juifs de retrouver leur terre ancestrale d'Israël qui ont fait en partie les conflits du Proche-Orient -, alors que, depuis 70 ans, il aurait été tellement plus intelligent de créer une grande union judéo-arabe, pacifique et prospère.

- Bref, la Catalogne vient de remettre le doigt sur un problème hypersensible.

Georges COHEN

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PHOTO = Drapeau catalan géant déployé à Barcelone, lors de la manifestation du 28 septembre 2017.