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Jeudi 21 septembre 2017.

Nouvelle journée de manifestation syndicale, à Paris et dans d'autres grandes villes.

La mobilisation a été moins forte que le 12 septembre dernier.

Voici ce qu'on peut lire sur lemonde.fr:

"La baisse de la mobilisation s'est ressentie dans toutes les grandes villes. A Paris, la préfecture a recensé 16 000 manifestants, quand les syndicats organisateurs en ont dénombré 55 000 - contre 24 000, le 12 septembre, selon la police... La bataille des chiffres a été particulièrement criante à Marseille, où la CGT a compté 50 000 manifestants, et la police 4500 seulement".

Les ordonnances relatives à la réforme du Code du travail seront présentées ce vendredi en Conseil des ministres.

Enfin, Jean-Luc Mélenchon et son mouvement, "La France insoumise", ont appelé à manifester de nouveau après-demain, samedi 23 septembre.

COMMENTAIRE

- La mobilisation de samedi, à l'initiative de Jean-Luc Mélenchon, va permettre de mesurer plus précisément l'ampleur du mouvement social de cette rentrée 2017.

- Cependant, d'ores et déjà, avec le recul constaté aujourd'hui, le Président de la République semble en passe de gagner son pari.

Celui de la fermeté pour faire passer les réformes - pari rarement gagné en France, que ce soit à l'époque du gouvernement Chirac/Juppé en 1995, du CPE (contrat première embauche, massivement rejeté en 2006), ou même sous les présidences successives de Nicolas Sarkozy et François Hollande.

- A New York, où il participait à la nouvelle session de l'Assemblée générale de l'ONU, Emmanuel Macron a accordé une interview à la chaîne CNN, et en a profité pour réaffirmer:

"La démocratie, ce n'est pas la rue".

- En fait, les manifestations de rue sont un vieux fantasme des syndicats et des "révolutionnaires", en France.

L'hebdomadaire "L'Obs" y consacre en partie son dernier numéro.

L'historienne Danielle Tartakowsky fait remonter cet état d'esprit aux émeutes fiscales de l'Ancien Régime, puis aux journées révolutionnaires de 1789, 1830 et 1848.

"Pour moi, toutefois - ajoute-t-elle -,la naissance de la manifestation telle que nous la connaissons aujourd'hui date du 12 février 1934, lors des défilés pour défendre la République, mise en péril par les émeutes d'extrême droite du 6 février".

- Nous avons toujours été un peuple frondeur.

La manifestation est un droit constitutionnel, et nul ne songerait à le remettre en question.

Mais, dans la France de 2017, dans le contexte de la mondialisation, à quoi rime ce rituel?

Et la guerre ridicule des chiffres qui l'accompagne: le nombre de manifestants avancé par la police contre celui revendiqué par les syndicats...

J'entends cela depuis mon adolescence, il y a 60 ans!

Lorsqu'un internaute contestataire n'a rien d'autre à dire que "Macron, t'es foutu, les fainéants sont dans la rue!",  il y a lieu de s'inquiéter une fois de plus pour l'état de notre démocratie.

- Qu'on soit favorable ou non à Emmanuel Macron, on a envie de lui dire: "Tenez bon, Monsieur le Président!"

Georges COHEN

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PHOTO = Manifestation contre la loi travail, en juin 2016.