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Nous avons assisté hier, jeudi 12 janvier, au premier débat des candidats à la primaire de la gauche.

L'exercice a été très honorable et du même niveau que celui de la primaire de la droite, en novembre dernier.

Dans son  éditorial, intitulé "Débat de la primaire: ils bougent encore!", Laurent Joffrin a bien résumé la chose: "Une gauche qui n'est pas de droite - on mesure la distance avec Fillon... Une gauche qui reconnaît ses erreurs, celles de Hollande, mais qui peut encore gouverner...".

Il n'y a pas eu, hier soir, de vedette incontestable.
Avant le débat, le nom de Benoît Hamon avait été souvent prononcé comme le candidat qui montait face aux poids lourds Valls et Montebourg.

Mais Hamon a été décevant.

Il a même assez mal défendu sa mesure phare: le revenu universel - pour tous les citoyens.

Les moyens de financer cette mesure sont restés flous. Et, à part Jean-Luc Bennahmias, qui y est favorable, tous les autres candidats sont contre.

C'est précisément Bennahmias qui a donné le meilleur argument en faveur du revenu universel: prenons, disait-il, des agriculteurs qui arrivent péniblement à dégager un salaire minimum pour eux-mêmes (soit 450 euros par mois); dans leur cas, le revenu universel qui viendrait s'y ajouter serait vital.

Donc, pas de star réelle dans cette première manche - sinon une belle avancée de Vincent Peillon, qui s'est montré sérieux, serein, parfaitement à la hauteur en rassembleur et sauveur de la gauche.

Peut-être plus encore que Manuel Valls.

Valls est resté prisonnier de son bilan de Premier ministre - qu'il a d'ailleurs défendu intégralement, avec beaucoup de courage.

L'atout de Manuel Valls est beaucoup plus son action contre le terrorisme.

Il y a eu, à cet égard, un moment d'unanimité assez émouvant: les sept candidats ont rendu hommage d'une seule voix au Président François Hollande, non seulement pour l'action de nos services de renseignement et de sécurité sur le territoire français, mais aussi pour les interventions extérieures de notre armée - au Mali, par exemple.

Un mot, enfin, d'Arnaud Montebourg.

Comme Benoît Hamon, il a plutôt déçu. Il n'a pas eu les brillantes envolées qu'on lui connaît habituellement. Il a même été assez plat.

Montebourg a un projet de redressement économique, c'est sûr. Mais il y a toujours quelque chose de gênant avec lui. Il n'a pas l'air d'y croire lui-même à 100%. Il croit surtout à sa propre personne - même s'il essaie de gommer ce défaut aujourd'hui.

Selon moi, il y a deux candidats valables: Manuel Valls et Vincent Peillon.

Nous verrons bien si les deux prochains débats (dimanche 15 janvier et jeudi 19) le confirment.

Georges COHEN

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PHOTO = Les 7 candidats à la primaire de la gauche: Manuel Valls, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Jean-Luc Bennahmias, Sylvia Pinel, François De Rugy et Benoît Hamon.