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Cologne, Allemagne.

Gare centrale.

Dans la nuit de la Saint-Sylvestre (31 décembre 2015 au 1er janvier 2016), de nombreuses femmes sont agressées par des individus qu'elles décrivent "d'apparence maghrébine".

La correspondante de Libération à Berlin donne la parole à Anna, 27 ans, qui raconte: "La place était pleine. Presque que des hommes, des femmes terrorisées, que tous dévisageaient. J'avais l'impression d'être au marché aux bestiaux! Presque aussitôt, j'ai senti une première main se glisser dans mon jean. Je me suis accroché à mon ami, et nous avons pris la fuite...".

Une autre femme, âgée de 60 ans, déclare "avoir paniqué" lorsqu'elle s'est retrouvée "encerclée par de très jeunes hommes d'allure moyen-orientale".

On apprend par la suite que des faits similaires se sont produits à Hambourg et Stuttgart.

En fait, la police ne révèle ces faits que le 4 janvier, après avoir parlé, au départ, d'un "Réveillon calme et pacifique".

Au 15 janvier 2016, la police de Cologne a comptabilisé 652 plaintes  au sujet des violences du 31 décembre - dont 200 pour agressions sexuelles.

La chancelière Angela MERKEL s'est dite "outrée par ces agressions abjectes et ces attaques à caractère sexiste".

"Cela exige une réponse sans faille de l'Etat de droit", ajoute la dirigeante allemande (1).

COMMENTAIRE

1) Le réveil des autorités

Après une première réaction, très généreuse, vis-à-vis des migrants (en 2015, Mme MERKEL s'est engagée à en accueillir 1,1 milion), l'Allemagne a eu un réveil difficile en ces premiers jours de janvier 2016.

Une sorte de "gueule de bois" politique et sociétale.

Angela SPIZIG, maire adjointe de Cologne pendant 14 ans, déclare: "J'ai célébré Cologne comme une ville de deux mille ans de migrations, d'intégration réussie et de femmes fortes. J'ai eu l'impression que tout ce qui fait cette ville et qui a été construit ces dernières années a été ruiné en une nuit".

Tandis qu'Elena, membre d'une association culturelle féminine, souligne: "Cologne est la cité la plus tolérante d'Allemagne, ouverte sur le monde. Comment des gens peuvent se conduire de cette façon, précisément ici?" (2).

2) Le "choc des cultures"

Ce qui vient de se passer à Cologne résume tout ce que l'on veut occulter depuis des années, en Europe.

Par peur d'être accusé de racisme vis-à-vis de communautés étrangères.

Et par goût du "politiquement correct".

Ce que révèlent les événements de Cologne, c'est qu'il y a bel et bien un fossé entre le mode de vie et les valeurs des sociétés "modernes" et la réalité de certaines communautés traditionnalistes, qui n'ont pas encore fait le parcours du féminisme, de la libération de la femme, de l'égalité entre les hommes et les femmes et du respect de tous.

Trop souvent encore, les sociétés du Sud, méditerranéennes, orientales, sont littéralement dominées par l'homme.

Avec toute la violence que cela peut entraîner.

Ce sont des sociétés patriarcales et machistes où l'on voit des hommes souvent frustrés, assoiffés de sexe, isolés par rapport aux femmes de leur propre pays - lesquelles sont reléguées dans les cuisines et très souvent voilées, cachées au regard masculin.

Alors, ces hommes ont le fantasme de femmes plus libres.

Mais ailleurs.

A l'étranger.

Au Nord.

Les Occidentales qui se promènent en jupe courte et qu'ils ne sont pas loin de considérer comme des prostituées (les insultes de "sale pute" ont souvent été entendues)...

C'est ce qu'ont fait ces immigrés de Cologne, l'alcool aidant  (c'est leur seule excuse - avoir trop bu un soir de réveillon!)

Ne nous leurrons pas.

Cette mentalité existait aussi chez nous.

Dans les campagnes.

Avant l'industrialisation et l'urbanisation massives des 19e et 20e siècles...

Mais les sociétés évoluent.

Elles se sont éloignées du carcan et des clichés imposés par les religions, notamment.

C'est aussi cela, la lutte contre le terrorisme...

Moderniser les sociétés archaïques et, surtout, éduquer les citoyens dès le plus jeune âge.

Mais a-t-on vraiment cette volonté partout dans le monde?

Georges COHEN

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(1) Voir Libération du jeudi 7 janvier 2016.

(2) Cf. le site lemonde.fr  (13 janvier 2016).

PHOTO = les policiers déployés devant la Gare centrale de Cologne.