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Elections régionales 2015.

Malgré son franc succès au premier tour, le Front national ne remporte finalement aucune présidence de région.

Principalement en raison  du désistement de certains socialistes, et du soutien très officiel de Manuel VALLS aux candidats dits "républicains" - en particulier Xavier BERTRAND dans le Nord-Pas-de-Calais et Christian ESTROSI en région PACA.

Le Premier ministre avait appelé nommément à voter pur eux au second tour.

Ce qui a privé Marine LE PEN et Marion MARECHAL-LE PEN d'aller au-delà de leurs 40%  du premier tour et de l'emporter.

Les électeurs du Front national sont forcément très déçus.

Mais qu'ils ne comptent pas trop sur la présidentielle de 2017 pour se consoler.

Leur égérie, Marine LE PEN, sera probablement au second tour, certes.

Mais le réflexe sera toujours le même: pour à peu près deux tiers des Français, mieux vaut élire le candidat de droite ou de gauche, par peur de voir l'extrême droite au pouvoir.

Naturellement, le Front national a également ses torts: nul ne voit très bien avec qui il pourrait s'allier pour gouverner.

Et puis surtout, il y a une crainte bien réelle - et tout à fait justifiée: voir le FN déraper vers une dictature arbitraire et néfaste pour notre pays.

En tout cas, le scénario de 2017 est déjà écrit.

Marine LE PEN - si elle parvient au second tour (ce qui n'est pas encore sûr à 100%) - sera battue par Alain JUPPE, Nicolas SARKOZY ou François HOLLANDE (ce sera probablement très serré face à l'actuel président, s'il se représente). .

Car telle est la logique des institutions de la Ve République.

On vote davantage contre quelqu'un que pour l'autre candidat.

Je l'ai souvent dit: il serait temps de concevoir une Sixième République.

Parce que l'attente d'un homme ou d'une femme "providentiels" n'a plus de sens, vu que tous les candidats se valent...

Pour éviter les erreurs de la Quatrième République - avec des gouvernements qui n'avaient jamais la majorité et tombaient au bout de quelques mois, voire quelques semaines -, il faudrait que la France soit gouvernée par une coalition solide de tous les démocrates, de droite ou de gauche.

Comme c'est le cas en Allemagne, actuellement.

Sinon, nous allons de plus en plus nous enfoncer dans un système puéril.

Machin est mieux que Truc!

Alors qu'en fait, les priorités sont de plus en plus claires: lutter contre des terroristes fous, empêcher la toute-puissance des religions, et, sur un plan plus prosaïque, former véritablement les jeunes pour que les entreprises soient incitées à recruter.

L'an prochain, en 2016, nous allons avoir un petit entracte récréatif: les Primaires de la droite (à l'heure actuelle, Alain Juppé semble en meilleure position que Sarkozy).

Et puis le "cirque" reprendra: je suis le plus beau, le plus dynamique, élisez moi!

Si je parle de cirque, ce n'est pas par mépris des hommes et des femmes politiques: certains font assez bien leur métier.

C'est simplement que nous sommes dans un système qui tourne à vide, qui personnalise à outrance les élections et qui n'aboutit à aucun vrai changement.

En France, on a beaucoup trop l'esprit de clan et de rivalité.

L'autre candidat est trop souvent considéré comme un "con"  (voir les déclarations débiles de Claude BARTOLONE face à Valérie PECRESSE - que j'évoquais dans mon dernier article, et qui ont coûté à Bartolone l'élection en Ile-de-France).

A suivre, comme toujours!

Georges COHEN