Brazil

Jeudi 24 septembre 2015.

En direct sur Canal Plus.

L'animatrice du "Grand Journal",  Maïtena BIRABEN, reçoit l'avocat Eric DUPOND-MORETTI.

La place du Front National en France est évoquée au cours de l'interview.

Maïtena Biraben souligne notamment que le FN "tient un discours de vérité dans lequel les Français se reconnaissent".

Ces propos ont immédiatement suscité une vive polémique.

La présentatrice du Grand Journal a refusé de faire des excuses officielles et a donné cette explication: "Je parlais de la forme, pas du fond".

COMMENTAIRE

- Une belle polémique autour du Front National, cela tombe bien pour Canal Plus, qui commençait à désespérer de l'audience très faible du Grand Journal depuis que M. Biraben a remplacé Antoine De Caunes.

- De là à penser que la déclaration de l'animatrice au sujet du FN (ce parti "tient un discours de vérité") a été préparée et calculée, il n'y a qu'un pas!

Je pense effectivement que, vu le nombre de téléspectateurs assez réduit pour Le Grand Journal, les nouveaux dirigeants de Canal Plus et, à leur tête, Vincent Bolloré, ont "briefé" Maïtena Biraben pour qu'elle "muscle" un peu son émission - voire en créant le type de polémique que nous aimons bien en France...

La polémique politique.

- Certes, la direction de Canal Plus ne l'avouera jamais.

S'il y a eu calcul, cela fait partie de la "cuisine interne" d'une rédaction, libre de choisir ses angles et ses sujets de prédilection...

- Et, même si Maïtena BIRABEN a parlé du Front National très spontanément (et sans que cela dévoile son opinion personnelle sur ce parti), nous avons une nouvelle preuve que le FN reste un sujet tabou pour certains.

Comme quoi, la diabolisation de ce parti n'a pas tout à fait disparu depuis que Marine LE PEN en est la Présidente.

- De la même manière, la question assez tragique des migrants fait aussi l'objet d'un tabou, surtout chez les gens de gauche, ou, plus généralement, ceux que l'on appelle les "bien-pensants".

Pratiquement aucune critique n'est autorisée face à ce déferlement de misère.

Le vendredi 24 septembre, le quotidien Libération fait sa "une" sur la Hongrie, sous le titre "La honte de l'Europe".

Libération écrit ceci:

"Faut-il exclure Budapest de l'Union européenne? En autorisant la répression violente des réfugiés, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, bafoue les valeurs européennes... Cynique et sans scrupules, il vient d'autoriser son armée à réprimer les migrants. Face à cette radicalisation, la question de la Hongrie au sein de l'Europe commence à se poser".

CONCLUSION

- De toute évidence, personne ne souhaite l'émergence d'un nouveau HITLER en Europe, avec ce que cela impliquerait en termes de massacres, de cruauté et d'inhumanité.

- Reste que le problème des migrants est tout à fait inédit.

On n'avait jamais vu un tel afflux de réfugiés potentiels en quelques semaines seulement...

- Il faut éviter une vision strictement manichéenne des événements.

Ce serait tellement simple si le parti de Mme LE PEN ou Viktor ORBAN étaient le Diable, et que les migrants étaient tous des enfants de choeur...

- Lorsque les choses sont présentées de manière aussi simpliste, il y a également de quoi s'inquiéter.

Georges COHEN

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PHOTOS =  Maïtena BIRABEN, animatrice du Grand Journal, sur Canal Plus.

Viktor ORBAN, Premier ministre hongrois.